Paris—Cheikh Ali Cassim, directeur de Tropic FM a été libéré, le
11 octobre 2001, après avoir purgé une peine de quatorze mois de
prison ferme. Reporters sans frontières (RSF) estime que ce
journaliste a été condamné en raison de ses opinions et n'aurait
jamais dû être incarcéré. L'organisation rappelle qu'en
janvier 2000, le Rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion
et la protection du droit à la liberté d'opinion et
d'expression, Abid Hussain, a affirmé que l'emprisonnement en
tant que sanction de l'expression pacifique d'une opinion
constitue une violation grave des droits de l'homme.
Arrêté le 15 août 2000, Cheikh Ali Cassim a passé quarante-cinq jours
dans un camp militaire, ce qui est contraire à la loi, avant
d'être transféré à la prison de Moroni. Joint au téléphone par
RSF, il a rappelé que Tropic FM est la seule radio privée à
réaliser des journaux d'information
, et que les autorités
n'apprécient pas sa manière un peu directe de présenter
l'actualité
. Il a également expliqué que ses activités
politiques pouvaient avoir un lien avec son arrestation.
Par ailleurs, RSF demande aux autorités de libérer Izdine Abdou Salam,
directeur de Radio Karthala, placé sous mandat de dépôt au parquet de
Moroni deux jours après son arrestation, le 10 novembre 2001. Izdine
Abdou Salam ne connaît toujours pas son chef d'inculpation. Il
serait accusé de diffamation. Il avait mené sur les ondes de Radio
Karthala un débat contradictoire sur le projet de Constitution soumis
à un référendum le 23 décembre 2001. Plusieurs intervenants avaient
sévèrement critiqué le texte. Les cassettes de l'émission ont été
saisies par la gendarmerie. Izdine Abdou Salam était déjà sous le coup
d'une condamnation pour diffamation
envers le Premier
ministre, et le tribunal lui avait interdit de diffuser des programmes
politiques.