Kigali, Rwanda—La prostitution constitue le thème central de la
campagne anti-SIDA au Rwanda au point que des Organisations non
gouvernementales (ONG) du secteur, tablent sur les femmes
libres
pour réussir leur stratégie de distribution de préservatifs
masculins.
Selon le Projet rwandais d'information sur le SIDA (PSI-Rwanda),
l'utilisation du préservatif n'est pas systématique, du fait
notamment de l'existence de partenaires de longue date
.
Les prostituées sont gênées de leur imposer l'usage du
préservatif
, explique-t-on de même source.
Le recours aux femmes de joie pour généraliser l'usage du
préservatif n'est pas le fait du hasard au Rwanda. Il est perçu
comme un canal efficace
permettant d'atteindre des groupes
spécifiques, les militaires et les camionneurs en particulier, indique
une étude récente du PSI-Rwanda
sur l'impact de la
distribution des préservatifs par les prostituées
.
La difficulté tient surtout au fait que, face à des clients réticents, les prostituées affirment, dans leur grande majorite, qu'elles préfèrent accepter des rapports sexuels non protégés plutôt que de perdre de l'argent, ajoute-t-on de même source.
Le fait que la majorité des prostituées n'ont pas d'emploi limite leur marge de négociation et augmente leur vulnérabilité, selon l'étude qui estime à 56 pour cent le taux de prévalence actuel du VIH/SIDA dans le groupe.
Eu égard aux obstacles rencontrés par les femmes dans la distribution
et l'utilisation du préservatif, le projet rwandais recommande aux
prostituées de faire preuve de solidarité
pour appliquer le
principe sans préservatif, pas de de rapports sexuels
.
PSI-Rwanda
préconise en outre des séances régulières de
sensibilisation pour augmenter la capacité des femmes libres à
négocier l'utilisation du préservatif et à avancer des arguments à
même de convaincre leurs partenaires
.
Plus généralement, l'étude du PSI-Rwanda
recommande des
actions de sensibilisation de la population rwandaise pour la
persuader de renoncer à des coutumes incompatibles avec des relations
sexuelles protégées.
On ne suce pas le bonbon avec son sachet d'emballage
,
a-t-on l'habitude de dire dans la société rwandaise, sûrement par
ignorance des méfaits du VIH qui frappe 10 pour cent de la population
du pays.