Kinshasa, RD Congo—L'Union nationale des travailleurs du Congo (UNTC), la plus importante organisation syndicale de la république démocratique du Congo, a lancé une vaste campagne nationale de sensibilisation pour rompre le silence qui semble s'installer autour de la transmission du SIDA au sein des entreprises du pays.
Le coup d'envoi de la campagne a été donné par des étudiants de l'Institut supérieur des sciences du travail (ISST) qui ont stigmatisé dans un sketch, les accouplements entre partenaires multiples au sein des entreprises.
Deux témoignages d'une femme et d'un homme vivant avec le VIH contacté en milieu professionnel depuis respectivement six et dix ans, ont été livrés à l'assistance à cette occasion.
Le SIDA est une réalité pour tous mais le silence est
meurtrier
, a dit une malade, Mme Aline Okongo qui a indiqué avoir
eu beaucoup de peine à reconnaitre sa séropositivité, mais s'est
décidée de rompre le silence en créant une ONG dénommée Apostolat
pour la libération des personnes vivant avec le VIH/SIDA
(ALPI
Plus) dont elle est la présidente.
Un autre séropositif, Charles Tshilumba, a déclaré : Je bloque le
SIDA dans mon organisme et je mourrai avec
. Il a conseillé aux
personnes vivant avec le VIH de se garder en bonne santé, d'éviter
de transmettre le virus mais surtout de briser le silence
autour de leur séropositivité.
La transmission du VIH/SIDA en milieu pofessionnel congolais (taux de prévalence de 5 pour cent) se fait par voie hétérosexuelle surtout à travers des rapports entre responsables et subordonnés qui sollicitent une meilleure rémunération ou un avancement. La chaîne ne s'interrompt pas parce que les employés ont souvent des relations sexuels entre eux au sein ou en dehors de l'entreprise, fait-on remarquer.
On rappelle que la RDC qui compte plus de 2 millions de cas de SIDA, abrite également plus d'un million de personnes porteurs du virus, selon des estimations recueillies auprès du Programme national de lutte contre le SIDA (PNLS).