bien que cette "cooperation monetaire" ait largement contribue, selon certains, a redonner "leur pleine souverainete" aux etats africains de la zone, elle n'en constitue pas moins le plus sur moyen, pour la France de continuer a controler les economies de ses anciennes colonies. Les accords signes en 1972-1973 ont bien reduit le nombre des administrateurs presents dans les conseils d'adminstration des banques centrales -ils sont aujourd'hui trois ( sur treize) a la BEAC et deux ( sur quatorze) a la BCEAO-, mais l'ancienne puissance coloniale continue de beneficier d'un droit de veto efficace. Pour les questions essentielles de la politique monetaire des etats de la zone, les decisions sont en effet prises a la majorite des trois quarts (BEAC) et des six septiemes des voix (BCEAO), c'est a dire avec le consentement de la France.
Il en est de meme de toute modification du statut de deux instituts d'emission, puisque la decision exige l'unanimite des memebres de leur conseil. Concernant les principes de la "cooperation" monetaire, il est clair que la liberte totale des transferts incite les societes etrangeres a rapatrier la majeure partie de leurs benefices.et favorise la fuite des capitaux.
Enfin, la garantie sans limite par le Tresor des monnaies de la zone contraint l'Etat francais a financer regulierement les deficites budgetaires chroniques de ces pays. Un pays peut s'apprivisionner en franc -monnaie convertible- au dela de ses avoirs nets, dans la limite de 20% entre ses avoirs exterieurs et ses "engagements a vue".
Ali BOUCHNIBA
Ecole Polytechnique de Paris, France
bouchnib@poly.polytechnique.fr