Paris, France—Le Premier ministre français, M. Lionel Jospin, a fait savoir vendredi que la France respectait les résultats du scrutin présidentiel du dimanche 22 octobre en Côte d’Ivoire, estimant en substance qu’il y avait risque de vacance de pouvoir si l’actuel régime dirigé par le socialiste Laurent Gbagbo, n’était pas reconnu.
Cette décision fait pratiquement de la France le premier pays à reconnaître le gouverenement ivoirien dirigé par M. Gbagbo, installé jeudi au pouvoir dans un climat de violences déclenchées par le scrutin controversé.
Au sujet des appels de l’ancien Premier ministre ivoirien, Alassane Ouattara, soutenu par les Etats-Unis, l’OUA, l’Afrique du Sud et l’ONU, à tenir de nouvelles élections, M. Jospin, qui s’exprimait devant des journalistes à Lille, dans le nord de la France, a indiqué qu’il appartenait aux Ivoiriens d’en décider.
Mais avant qu’ils (les Ivoiriens) ne décident, il doit y
avoir une autorité centrale pour rassembler et réconcilier
le peuple avec lui-même
, a ajouté le Premier ministre
français.
Le chef de la junte, le général Robert Guéï, qui s’était auparavant auto-proclamé vainqueur de la même élection, a été chassé du pouvoir mercredi par un soulèvement populaire.
Donnant son point de vue sur les futures relations franco-ivoiriennes,
M. Jospin a noté: Quelles que soient les personnalités,
quels que soient les partis politiques, j’ai la même
position et les mêmes critères, qui consistent au respect des
règles de la démocratie et de la légalité
.
M. Gbagbo, dont le parti, le Front Populaire Ivoirien (FPI) est membre de l’Internationale Socialiste (IS, une structure internationale regroupant plusieurs partis d’obédience socialiste dans le monde), pourrait, selon toute vraisemblance, bien s’entendre avec le gouvernement socialiste français, relèvent les observateurs.